L’éducation d’un chiot 3
Le travail est loin d’être terminé. Toujours dans l’apprentissage du “sans laisse”, je la promène en forêt et je commence à jouer à cache-cache avec elle.
Comme elle suit beaucoup Poutchi, je me cache derrière un arbre et dès qu’elle se rend compte que je n’y suis pas elle me cherche et c’est là que j’introduis mon sifflement pour le rappel à distance. Sa récompense, c’est de me trouver! Ça aide aussi pour qu’elle garde toujours un œil sur moi, parce qu’elle n’apprécie pas de me perdre…
Aujourd’hui j’ai été très heureuse de constater que Poutchi s’est jeté au cou de Léa pour jouer avec elle lorsque celle-ci était étendue sur le sol et un peu endormie. Léa elle-même en a été agréablement surprise et s’est bien contrôlée pour être douce et calme. C’est tellement passionnant de voir à quel point Poutchi a su lui apprendre que si elle arrivait à être douce et calme, elle aurait accès à une plus grande proximité et c’est tellement ce que souhaite Léa. Même moi, je n’y arrive pas aussi bien que Poutchi.
J’ai aussi travaillé de façon plus intense afin d’inhiber le “crocodile” en elle. C’est qu’elle est, disons très buccale et ce n’est pas tant qu’elle veuille tout se mettre en bouche que de nous sentir sous ses dents. Au départ il était très difficile de lui essuyer les pattes, elle grognait et me mordait et avait beaucoup de mal avec le fait d’être contenue et contrainte. J’ai donc commencé par la désensibiliser à l’aide de gâteries, donc assis=gâterie et je touche ta patte avec la serviette=gâterie et ainsi de façon graduelle en respectant sa tolérance ou son intolérance. Voilà comment je suis arrivée à mes fins. Par contre, en général, dès que nous la touchons, elle nous mordille et j’ai bien vite remarqué que dès que nous la repoussons ou si l’on s’énerve de la situation elle devient intraitable. Parce que pour être honnête je ne suis pas à 100 % toujours dans la peau de l’éducatrice canine qui applique les meilleurs principes… Surtout, dans la routine du matin avec les enfants. Si elle me mord, mon réflexe face à la douleur est de vouloir en repousser la source 😉 Mais par chance, je me suis souvenue que le premier conseil que je donne à mes clients dans un cas pareil est de ne pas toucher au chien, donc de ne pas être celle qui déclenche la réaction, respectant ainsi le fait qu’à ce moment, elle ne supporte peut-être pas d’être touchée. Ensuite, si c’est elle qui commence, il suffit de gérer l’environnement de façon à ce qu’elle ne puisse pas nous atteindre ou encore de rediriger son attention sur autre chose.
Tout cela se fait avec des périodes d’entraînement en désensibilisation au toucher. Aussi aura-t-il fallu que je gère bien son niveau d’énergie. Pendant quelques jours, en me levant, j’allais la promener lentement à vélo durant cinq à dix minutes, après quoi elle restait dehors calmement jusqu’à ce que les activités de la journée débutent. Après quelque temps, il ne m’était plus possible de le faire, j’ai donc changé ma stratégie, pour permettre une plus grande dépense énergétique en soirée.
Enfin, Léa ne mord presque plus et si elle met sa gueule sur nous c’est de façon beaucoup plus délicate; de plus, elle semble combler au niveau de son besoin de dépense énergétique ce qui l’aide grandement à mieux se contrôler de façon générale. Parce qu’avoir à gérer un trop plein d’énergie, c’est quelque chose! Le prochain défi pour moi sera de travailler sur les aboiements de Léa qui, entre autres, sonnent l’alarme dès qu’un chien passe dans la rue. Il faut dire que la grande fenestration n’aide pas! Je n’ai pas réussi à travailler sur ce problème en prévention parce que ma disponibilité n’a pas été suffisante et que dans ce cas, pour y arriver, je devrai prendre le temps d’intervenir avant le déclenchement du comportement et ce toute les fois qu’il risque de se produire et non pas de façon aléatoire. À suivre.